Carnaval Antillais de Montpellier 2025 : quand la tradition défie les obstacles et fait vibrer la ville
- Liza BRUME
- il y a 3 jours
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par Liza BRUME
Il n’aurait pas dû avoir lieu. Et pourtant… Le Carnaval Antillais de Montpellier 2025 a tenu bon. Malgré les controverses, les avis défavorables et les incertitudes jusqu’à la dernière minute, les tambours ont résonné, les costumes ont illuminé les rues, et les sourires ont effacé bien des crispations.
Le rendez-vous est devenu immanquable : cette année encore, le vidé, cette tradition vibrante issue du carnaval caribéen, a rassemblé près de 15 000 personnes dans le quartier du Mas Drevon, jusqu’au Parc Montcalm. Une véritable marée humaine, colorée et festive, unie par la musique, la danse, et un amour indéfectible pour les cultures antillaises.
Une orchestration au cœur des traditions caribéennes
Au-delà de la danse et du chant, c’est un véritable hommage au patrimoine sonore des Antilles. Les instruments traditionnels ont occupé une place centrale au coeur de la foule, chacun apportant sa couleur, sa texture et son rythme singulier. Le tambour ka, pilier de la musique guadeloupéenne, a résonné avec force, rappelant l’âme du gwo ka. Les différentes tailles des tambours établissent la base. Le ti-bwa, avec son jeu percussif sur le corps du tambour ou sur du bambou, a apporté cette pulsation sèche et continue, essentielle au tempo. Le chacha, souvent composé de calebasses remplies de graines, a distillé son rythme enivrant, entre battement et bruissement. Et c’est aussi par des instruments parfois moins connus mais tout aussi puissants que cette immersion musicale s’est opérée : tambour bèlè, tambour bascule, ou encore conques de lambis… Chaque son, chaque vibration racontait une histoire.
Un carnaval sous le signe de l’imaginaire Le thème de cette édition ? L’univers enfantin et les jouets : un clin d’œil à la créativité et à l’insouciance, porté par les groupes costumés venus de toute la France – Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Paris… Comme un retour aux sources, où la magie du carnaval puise dans les souvenirs d’enfance pour offrir un monde parallèle le temps d’un jour.
Un pont entre les cultures Plus qu’un simple défilé, le Carnaval Antillais est un pont culturel entre les Antilles et l’Hexagone. Grâce à l’association WIF (West India Family), qui œuvre sans relâche depuis 17 ans, cet événement rayonne bien au-delà de la communauté caribéenne. Il rassemble, fédère, crée du lien. Il offre une scène où chacun peut célébrer son héritage avec fierté et générosité.
Une ambiance unique, entre tradition et modernité Le vidé 2025 a une fois de plus prouvé que la tradition est vivante, qu’elle sait s’adapter. Un parking couvert, des mesures renforcées, une organisation millimétrée… et pourtant, la magie opère. Dans les pas cadencés des danseurs, dans les vibrations des percussions, dans l’effervescence des tenues hautes en couleur, c’est tout un peuple – caribéen, métropolitain, curieux – qui danse à l’unisson.
Un message d’espoir Au-delà des débats, une chose est sûre : la culture ne s’éteint pas, elle se réinvente. Ce carnaval 2025 restera dans les mémoires comme celui de la ténacité, de la joie retrouvée, de l’imaginaire déployé. Un message d’espoir, une invitation à la fête, mais aussi à la reconnaissance d’un patrimoine précieux.
Car Montpellier, ville de diversité et de métissage, a besoin de ces moments-là. De cette chaleur, de ces tambours, de cette énergie populaire et bienveillante qui fait battre le cœur d’une ville… au rythme des Antilles.
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